AIR TIME

Littéralement Airtime peut se traduire par temps d’antenne, en TV ou en radio. Cette expression est également employée par les riders de slopestyle qui doivent enchaîner un grand nombre de figures dans le temps qu’ils passent dans les airs, airtime.

Cette dernière comparaison se prête bien aux discussions en grand groupe : plus le groupe grandit plus il faut faire attention à gérer l’airtime.

L’heuristique est la suivante : lorsqu’on design un temps collectif il doit y avoir une équivalence entre l’airtime d’un sujet et son importance pour tout le groupe.
  • Au-delà de 4 personnes, à mon avis, un animateur doit commencer à gérer l’Airtime, ne serait-ce que pour éviter les monopoles et les muets, 4 semble être la taille optimale où un groupe peut autogérer une conversation qui intéresse tout le monde comme le montre un article sur la dynamique des dîners d’amis,
  • A partir de 12 personnes cela devient indispensable, ce qui veut dire que ceux qui parlent doivent préparer et qu’il faut faire attention aux questions posées au débat en grande groupes. Il devient préférable de bien préciser les règles de parole
  • entre 20 et 70 personnes, les speakers doivent être briefés et seules les questions stratégiques pour le groupe ont droit à de l’airtime. Dans l’autre sens il faut bien s’assurer que les choses discutées en sous-groupe sont bien revenues en grand groupe. Celles qui ne sont pas revenues, c’est comme si elles devenaient sans importance,
  •  Au-dessus de 100 personnes il devient plus prudent de scripter les speakers et de limiter les Q&A.
  • A partir de 300 un outil de Q&A on-line devient nécessaire.

En résumé le temps d’antenne est d’autant plus précieux que la taille du groupe augmente et il faut le gérer même si cela implique d’augmenter le formalisme.

Antifragilité : Ce qui est bon pour un groupe c’est de passer du temps sur des sujets importants pour tous. On peut interpréter toutes les distractions et digressions à cette lumière.

Ainsi lorsqu’un grand groupe sort du cadre, on peut utiliser cette heuristique pour éclairer les digressions: est-ce que c’est un nouveau sujet stratégique dont le groupe s’empare ou au contraire est-ce une digression qui montre qu’on a passé trop de temps sur le sujet ? Cela évite les rappels à l’ordre intempestifs.

De même lorsque des personnes ont du mal à rester attentive, parfois c’est leur responsabilité (assez rarement) et bien souvent c’est que le sujet abordé ne les intéresse pas, tout simplement. Dans ce cas l’on peut observer d’autres participants pour voir si cet ennui est partagé, auquel cas nous aurons une bonne indication que l’Airtime n’est plus pertinent pour le groupe.

Illustration Breet Rheeder un des meilleurs riders mondiaux passant un 360 whip. Crédit photo : Bret Rheeder sur Instagram :

https://www.instagram.com/p/BQV401eDWbx/?utm_source=ig_web_button_share_sheet